La Haute-Saône

 

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La Haute-Saône comme les autres département de Franche Comté est un espace de verdure.

Des bords de Saône aux retombées vosgiennes près de la moitié du département est couverte de forêts.
De 190 mètres d'altitude, on passe à 1189 mètres au ballon de Servance.
La a modelé le sol et l'a marqué de traces diverses, souvent originales.

Au nord-est, le paysage  garde les traces  de  la les succession des époques géologiques , les roches, granitiques ou gréseuses, ont été recouvertes du quaternaire à la fin du paléolithique, par le glacier vosgien qui les a lentement usées.
Il a laissé  d'une multitude d'étangs des vallées où des torrents .
La flore de ces hautes terres a conservé des milieux homogènes de type polaire.
Plus bas, les plateaux karstiques formés par les mers secondaires sont truffés de gouffres et irrigués par des rivières souterraines.
Elles resurgissent un peu partout en "fonts" ou en cours d'eaux qui sourdent d'une grotte.
Leur débit est suffisamment puissant pour que les hommes aient pu très tôt les utiliser pour faire tourner un moulin, un "patouillet", la roue d'une scierie ou d'une soufflerie de forge; aussi ce département fut, du 16ème au 19ème siècle, le plus peuplé, le plus riche et le plus industrialisé de Franche-Comté : ses grains faisaient de Gray, entouré de plaines céréalières le grand centre de collecte des blés qui descendaient vers Lyon, c'est par Gray également que s'en allaient fontes fines et fers dits "comtois", fondus au charbon de bois, qui faisaient de la Haute-Saône vers 1825 l'un des deux premiers producteurs français (avec la Haute-Marne).
On peut mentionner avec un sourire le sobriquet de "Haute-Patate" dont on l'affubla, en retenant qu'il traduisait l'importance de ses récoltes de pommes-de-terre et de ses féculeries.

 Puis le chemin de fer arriva.
Les vins importés du Midi tuèrent, tout autant que le phylloxéra, un vignoble qui avait ses amateurs et qui renaît timidement autour de Champlitte et de Gy.
Les jeunes ruraux émigrèrent vers Paris ou l'Algérie, voire la Californie.
En quelques décennies, la fragmentation des terres et le déclin du potentiel industriel réduisirent d'un tiers la population.
A vrai dire, cette saignée n'était pas la première, ni la plus tragique.
Voie de passage est-ouest vers l'Alsace, la Suisse et l'Allemagne par la Porte de Bourgogne, route nord-sud entre le Midi ou l'Italie et la Lorraine ou les Flandres, par la Saône ou les cols vosgiens, ce qu'on appelait avant la Révolution.
Le Bailliage d'Amont paya très cher le privilège d'être un axe de passage Il ne fut pas seulement utilisé par les marchands italiens et flamands, mais aussi par les innombrables bandes guerrières avides de butin et de violence : Alamans des temps gallo-romains, Routiers du Moyen Age, Français de Louis XI, reitres allemands au service de Richelieu, et tant d'autres encore, ont ensanglanté cette terre et l'ont abandonnée en ruine.
"Par trois fois brûlée", rappelle la devise de Gray; après le passage des troupes de Louis XI, Vesoul resta "comme champêtre"; entre 1636 et 1644, la plupart des registres paroissiaux sont muets : les villageois et leur curés avaient fui dans les bois et n'échappaient au fer et au feu que pour périr de peste ou de famine.


Les soldats pillaient et massacraient indistinctement amis et ennemis; lorsqu'ils furent partis, de trois habitants de ce pays, un seul survivait, et les villages qui purent se relever mirent cent ans à le faire.
La conquête de Louis XIV, après une nouvelle hémorragie, apporta la "paix française" qui, malgré les impôts, facilita le redressement démographique et économique tout au long du 18ème siècle.
Entre ces vagues de cataclysmes, deux périodes fastes ont laissé des traces éclatantes de leur dynamisme : s'il reste peu de chose de l'Antiquité et du Moyen Age (pourtant actifs), nombreux sont les témoignages insignes de "l'âge d'or comtois" que fut le 16ème siècle de Charles Quint, et ceux du 18ème siècle.
C'est de cette dernière période que datent ces maisons paysannes tripartites, massives sous leur vaste toit, qui signalent l'enrichissement relatif d'un monde rural laborieux; de même ces retables baroques ou ces églises classiques par lesquelles s'exaltent tout autant la foi traditionnelle que l'émulation des communautés.
Les nouveaux anoblis édifièrent sur leur fief récemment acquis des châteaux plus ou moins somptueux, dans le style du temps, si typiques avec leurs toits à croupes.
L'émulation intercommunale se poursuivit au 19ème par la multiplication des mairies et des fontaines parfois monumentales, dont l'abondance et la variété architecturale sont, avec les clochers coiffés "à l'impériale", caractéristiques des villages de Haute-Saône.
Le 20ème siècle a connu, dans sa première moitié, une longue période de déclin.
Elle fut, en un sens, bénéfique, puisqu'elle a sauvegardé un milieu naturel protégé par l'homme, maintenu à l'écart des pollutions agressives.

La Haute-Saône devint ainsi un pôle d'attraction pour quiconque souhaite reprendre un contact apaisant, revitalisant, avec ce monde sain et verdoyant de prairies et de forêts.


Enfin la Haute-Saône, de Luxeuil à Pesmes, du val dé Saône au ballon de Servance, de l'élégante chapelle St-Hubert de Chauvirey aux "villages des bois" perdus dans les vallonnements forestiers, n'est pas seulement un havre de paix heureusement préservé : elle recèle aussi bien des richesses, humbles ou célèbres, à découvrir.

 

  

 

 

 
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